Expatriation aux USA : Nos enfants, 9 ans après

Dernière mise à jour le 2 février 2022

Cet article, très personnel, est une interview faite intégralement par nos deux filles Roxane et Claudie. Je ne suis pas intervenu. Elles sont arrivés aux USA à respectivement 11 ans et 8 ans, elles en ont maintenant 20 et 17. Notre fils de 14 ans Vivien n’a pas souhaité y prendre part, il est arrivé à 5 ans et n’a en fait pas vraiment de souvenir de la France (ni de la Guadeloupe ou nous avons passé 3 ans). Si vous trouvez qu’il y a quelques fautes, que le Français n’est “parfait”, c’est volontaire, je n’ai rien corrigé. Certaines formules sont des anglicismes, nous parlons pourtant Français 100% du temps à la maison et elles ont toutes deux suivi des cours de Français en high school, ont eu une très bonne note à l’examen French AP et au SAT French avec 800/800 !!! Roxane est aujourd’hui (06/2019) à l’université UCF et prépare un bachelor en psychologie et Claudie rentre en dernière année de high school avec de grands projets pour l’année prochaine. Je les remercie du fond du coeur.

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Quels sont quelques défis auxquels vous avez fait face en déménageant en États-Unis ?

R: Comprendre le fonctionnement de l’école était un peu compliqué. Une journée d’école en Amérique est structurée très différemment d’une journée d’école en France. C’est beaucoup plus facile maintenant, mais au début, c’était un peu accablant. J’ai également eu des problèmes de communication au début. Ce qui a rendu l’école plus facile à cet égard, c’est que j’étais assez bonne en maths parce que les maths sont que des chiffres et que les chiffres sont à peu près universels.

C: Je pense que le plus grand défi pour moi était la barrière linguistique. Surtout à l’école, car c’est tellement centré sur la communication et la compréhension. S’adapter au système scolaire américain était également difficile, par exemple, nous avons 25 minutes pour déjeuner, tandis qu’en France, nous avions 2 heures complètes pour le déjeuner. Ce sont les petit trucs comme ca auxquelles il a fallu s’habituer.

Quelles sont des différences entre la vie en France et la vie en Amérique?

R: J’ai réalisé que les gens sont beaucoup plus susceptibles a parler aux étrangers en Amérique qu’en France. Par exemple, j’ai une amie qui a rencontré l’une de ses plus proches amies en file chez Starbucks parce qu’elles ont simplement commencé une conversation. Je pense que cela est beaucoup moins probable en France car les gens ont moins tendance à parler aux etrangers. Je pense généralement qu’il ya un plus grand sens de communauté aux États-Unis qu’en France.

C: Je pense que les Américains ont tendance à être plus ouverts et plus tolérants les uns envers les autres, ce qui peut paraître surprenant compte tenu de notre climat politique actuel, mais j’ai remarqué que les individus sont généralement une nature plus aimable. À l’école primaire aux USA, on nous enseigne l’importance de la gentillesse et de l’acceptance, et je pense que ces constructions morales sont vraiment inscriptes dans la société américaine. Je pense que la diversité culturelle des États-Unis incite vraiment les gens à être plus tolérants et à porter moins de jugement envers ceux qui sont différents ou unique.

Était-ce difficile de déménager en Amérique?

R: C’était un peu difficile au début, mais je suis devenu amis avec beaucoup d’enfants qui étaient aussi des immigrants et qui apprenaient aussi la langue. C’était plus facile parce que nous nous adaptions tous à la même chose et avions les mêmes problèmes.

C: Je ne vais pas mentir et dire que c’était facile, parce que ce n’était pas le cas. Mais ce n’était pas forcément difficile pour moi non plus. Les enseignants et les administrateurs ont été incroyablement accommodants et je ne me suis jamais vraiment senti seule. J’ai immédiatement été inscrite au programme ESOL (English for Speakers of Other Languages), où j’ai rencontré d’autres étudiants étrangers qui apprenaient également l’anglais pour la première fois. Mes deux meilleurs amis était dans ESOL avec moi, l’une venait d’Allemagne et l’autre de Chine. Je pense que le fait que nous étions dans une situation où nous ne connaissions pas la langue et la culture était tellement différente de ce à quoi nous étions habitués nous a donné un point en commun.

Était-ce facile de se faire des amis lorsque vous avez déménagé en Amérique?

R: Oui, parce que j’avais 11 ans et que tout ce dont j’avais besoin, c’était des mouvements de la main pour communiquer. Je me souviens de ma première rencontre avec ma meilleur ami. Aucune d’entre nous ne parlait anglais parce que nous avions déménagé ici en même temps. Nous détestions tous les deux la classe de gym et, pendant que tout le monde courait, nous marchions et dansions autour de la piste au lieu de courir.

C: Oui, à ma propre surprise, c’était assez facile. Cela tient en grande partie au fait que j’étais la «nouvelle fille française» à l’école, et que tout le monde était intéressé par ce que j’avais à dire. Le français est une belle langue et les Américains admirent la culture française. Ils étaient donc vraiment intéressés à apprendre d’où je venais. Bien que nous ne puissions pas vraiment communiquer au début, je pense que ma culture et mes origines ont donné aux gens une raison de s’approcher de moi et une raison de me parler et de devenir amis avec moi. Une fois immergé dans la culture Américaine, je n’avais plus qu’à m’adapter, c’est ainsi que j’ai appris l’anglais si rapidement. En fait, c’est comme si j’avais été poussée au fond d’une piscine profonde et je devais apprendre à nager pour ne pas couler, donc j’ai appris.

Quelle était ta classe préférée à l’école?

R: J’ai beaucoup aimé les études sociales, comme l’histoire du monde, car c’était intéressant d’entendre un point de vue différent que le point de vue français sur l’histoire et cela a vraiment élargi mes horizons, je pense.

C: Ma classe préférée était le théâtre. Une fois installé aux États-Unis, j’ai pu explorer un tout nouveau monde d’objectifs artistiques et joindre le théâtre m’a offert des opportunités incroyables. J’étais la mère d’Anne dans la production d’Anne Frank de mon école et j’avais le rôle principal féminin dans notre production de Bye Bye Birdie en 2015. Rétrospectivement, c’est tellement fou que j’ai réussi a obtenir ces rôles, étant donné que l’anglais n’était même pas ma langue maternelle. Grâce au programme de théâtre de mon école, j’ai également pu aller à New York avec mes amis et rencontrer de nombreux acteurs de Broadway, ce qui était vraiment une expérience unique et incroyable.

Est-ce qu’il te manque quelque chose de quand tu vivais en France?

R: Le temps froid me manque beaucoups. La famille et les amis que j’ai laissés derrière me manquent aussi parce que je ne les vois pas aussi souvent

C: Ma famille me manque. C’est difficile de voir vos grands-parents chaque semaine pendant 8 ans et puis de ne les voir qu’une fois par an. Et puis, bien sur, la nourriture en France est nettement meilleure qu’en Amérique, cela n’est pas discutable.

À l’avenir, vous voyez-vous revenir en France, rester en Amérique, ou aller ailleurs?

R: Probablement en Amérique, parce que j’ai tellement grandi ici que rentrer en France serait si culturellement différent pour moi. Les différences de culture entre la France et l’Amérique sont beaucoup plus significatives que les gens ont tendance à penser. Je pense que ca serais difficile pour moi de m’adapter à la vie française quand je serais adulte, car je suis déjà dans la mentalité américaine, pour ainsi dire, et certains aspects culturels ne sont pas vraiment interchangeables. Il y a beaucoup de blagues et d’expressions, et la façon dont les gens se comportent les uns envers les autres differentes et je préfère les États-Unis à cet égard.

C: Je ne sais pas. Je pense vraiment que déménager ici a ouvert beaucoup de possibilités pour moi, mais je pense que mon voyage n’est pas terminé. J’adore les États-Unis. Après avoir passé exactement la moitié de ma vie ici, je me sens vraiment chez moi. Mais je veux parcourir le monde. Déménager en Amérique m’a fait comprendre que le monde est très vaste et diversifié et que je veux tout voir. Dans le future, je souhaite trouver un emploi dans les affaires internationales. Mon expérience aux États-Unis m’a poussé à aller la ou m’emporte mon coeur, à la recherche d’inspiration et d’opportunités en chemin.

Merci encore à mes deux filles, nous échangeons souvent sur cette décision de 2009 qui a modifié profondement notre vie, nous n’avons pas de regrets si ce n’est parfois l’éloignements de nos proches.

 

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Sylvain PERRET

Sylvain PERRET vit aux États-Unis depuis 2010 où il a créé plusieurs entreprises avec son épouse. Après 17 ans dans la banque au contact des entreprises, il a créé l'agence Objectif USA dans laquelle il exerce en tant que business broker, real estate broker, business consultant et rédacteur de business plan. Il a accompagné de nombreux Francophones vers le succès dans leurs projets de création ou de reprise d'entreprise aux USA. Il est certifié CBI (Certified Business Intermediary) par l'International Business Brokers Association. Il a reçu par 3 fois le Million Plus Dollar Award remis par l'association Business Brokers of Florida. Il est régulièrement consulté sur les problématiques d'immigration aux USA et son article "Visa E2 : Tout savoir, tout comprendre" fait office de référence avec plus de 10000 consultations par an. Il est l'auteur du livre "S'expatrier aux USA grâce aux visas d'entrepreneurs", ISBN 979-1026287698 Sylvain Perret est sur Linkedin et Twitter

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