Dernière mise à jour le 2 février 2022 par Sylvain PERRET
Vivre aux États Unis, c’est vivre avec des Américains… Cette introduction peut faire sourire, mais ça ne va pas forcément de soi. En effet, en tant que Français, nous sommes souvent décontenancés par les relations humaines à l’américaine.
Les Américains sont très accueillants, très agréables au premier abord, mais il est souvent difficile d’aller plus loin pour nous Français expatriés.
A mon avis, plusieurs raisons:
– les Américains et les Français ont une définition assez différente de l’amitié, peut-être moins profonde, moins « à la vie, à la mort »,
– souvent, nous avons des références tellement différentes qu’il est difficile de dépasser le « Et en France vous faites comment ». Sport, littérature, culture, politique même. Pas évident de trouver un sujet de discussion,
– les Américains bougent beaucoup. Il faut donc aller vite. Peu de temps d’approche, peu de temps d’approfondissement non plus,
– la langue peut être une barrière , surtout psychologique pour nous en fait, moins pour eux qui mettent peu d’importance à ce que votre grammaire soit parfaite,
– nous n’étions pas avec eux au lycée, à l’université, moment dans la vie où l’on se fait la plupart de nos amis BFF (best friend forever).
Cette difficulté est d’autant plus vraie pour les Français qui s’installent aux USA via un visa entrepreneurs, car ils ont peu de collègues de travail avec qui partager et lier connaissance contrairement à un Français qui viendrait travailler dans une grande entreprise Américaine.
Face à cela, nos compatriotes vont avoir tendance à nouer leurs relations au sein de la communauté Française de leur région via les réseaux de type Alliance Française par exemple, ou les Chambres de commerce Franco-Américaines. Est-ce un échec ? À mon avis, non, la population Américaine est faite d’immigrés du monde entier et il y a un très fort communautarisme : Italiens, Irlandais, Asiatiques… Émigrer ne signifie pas renier sa culture , c’est pour moi tout à fait louable de rechercher le contact des « siens », tout sauf la solitude !
À titre personnel, ma famille a eu beaucoup de chance. Nous nous sommes installés dans un quartier un peu atypique, Avalon Park à Orlando. Ce quartier est vraiment dessiné à l’Européenne avec un vrai centre-ville avec des commerces, une esplanade centrale où ont lieu de multiples événements, un sentiment de village en fait. Nous connaissons aujourd’hui pas mal de monde dans notre quartier (où nous sommes les seuls Français) grâce au sésame idéal : nos 3 enfants. Ils sont tous dans les écoles du quartier : elementary, middle et high school. Ils participent à beaucoup d’activité du quartier et par ce biais, il nous arrive très souvent, après 6 ans ici, de nous arrêter dans la rue pour discuter avec tel ou tel parent rencontré dans le supermarché local, au restaurant, au cinéma sous les étoiles.
Notre fils, le plus jeune de nos enfants, fait partie d’une troupe de scouts. Lors de l’inscription, les scouts nous ont demandé une grande implication des parents. D’abord un peu sur la retenue, je dois dire que c’est grâce à cela que j’ai véritablement beaucoup échangé avec des papas lors de week-end camping, lorsque nous travaillons le bois pour faire les Pinewood derby cars… J’ai rencontré des personnes avec qui nous avons de vrais atomes crochus et je considère certains aujourd’hui comme des amis. Mes premiers amis américains !
Un autre critère d’intégration, c’est la religion. Nous sommes catholiques, plutôt un peu plus pratiquants que la moyenne française (en gros, nous allons à la messe une à deux fois par mois). Or, ici, la pratique religieuse va de soi. Dieu est cité partout. Nous avons là aussi eu de la chance, la paroisse de notre quartier est super jeune, familiale et le prêtre a été : Gangster, cascadeur, shérif, aventurier….. Il travaillait chez Disney avant de devenir prêtre à 40 ans ! Là aussi, nous rencontrons des Américains dans leur « habitat naturel» et nous avons une sorte de langue commune : notre religion.
S’intégrer aux USA : chacun sa recette ! Notre expérience ne se transpose pas, car chaque personne est unique. J’ai eu tellement souvent cette question « Vous êtes bien intégrés ? ». Clairement, je ne sais pas ce que bien intégré veut dire. Si nous aimons notre vie ici : oui, deux fois oui. Si nous avons des amis proches comme les copains d’enfance laissés « au pays » : non, mais ils viennent nous voir.
Pour moi, l’intégration, c’est avant tout d’accepter de modifier son comportement et de l’adapter au pays qui nous accueille sans pour autant renier notre culture. Il nous arrive de dire, en riant, « tu fais ton Français là » vis-à-vis de comportement typiques de nos compatriotes (le Français critique, ce n’est pas une opinion, c’est un fait).
Article tres interessant. En effet l’americain est tres actif et la meilleur facon de s’integrer est de selectionner des activitès populaires et les faire. Je songe a volontariat dans les hopitaux qui me permettra de connaitre un petit monde.