Business Broker en Floride : une super journée !
Dernière mise à jour le 2 février 2022
Non, ce n’est pas une journée « ordinaire », mais c’était clairement une journée agréable. C’est ce genre de journée qui fait que j’aime autant mon métier de business broker en Floride, membre de Business Brokers of Florida (et de real estate broker par la même occasion).
Ce matin-là, j’avais rendez-vous tôt avec Julien sur un parking à Kissimmee car nous prenions la route pour St Petersburg pour visiter une entreprise. Nous avions rendez-vous à 10 heures, mais, entre Orlando et St Petersburg, il y a Tampa où la circulation bloque très souvent.
Il y a plus d’un mois que Julien et Aurélie sillonnent la Floride avec moi à la recherche d’un business sympa qui leur permette de vivre ici en avec leurs deux enfants grâce au visa E2. Ils ont un parcours réussi d’entrepreneurs en France puis en Angleterre. Ils sont arrivés ici avec des idées sur le type de business qu’ils aimeraient trouver, mais, comme beaucoup, ont dû rapidement les adapter aux réalités du terrain : ce qui parait porteur lorsque l’on est encore en Europe résiste rarement à une étude plus approfondie ici et le contexte actuel fait qu’il y a peu d’affaires à la vente, moins que dans les 2 dernières années en tout cas. Leur gros point fort ? Leur adaptabilité, ils creusent avec un esprit ouvert et très pragmatique toutes les opportunités.
Ce matin, nous allons voir un business que je n’aurais jamais imaginé présenter un jour… Il s’agit d’un business de « Crime Scene Cleaning » (nettoyage de scene de crime)… Vous avez bien lu. C’est un fait, il y a beaucoup plus de crimes de sang et de suicides aux USA qu’en Europe. Il faut donc des entreprises qui nettoient ensuite et qui assurent qu’il n’y a plus de risque biologique (Bio
Hazard). Clairement, il faut avoir les tripes bien accrochées (je suis sorti prendre l’air pendant la présentation, j’ai une résistance limitée à certaines explications), mais la rentabilité est simplement impressionnante. Il faut bien que des gens le fassent, un peu comme les pompes funèbres… en pire à mon avis. Julien et moi avons encore une fois été stupéfaits devant le professionnalisme du vendeur. Il a une stratégie commerciale impressionnante et la qualité de son service est irréprochable. Mon job m’a encore permis de découvrir un nouveau métier et de faire de belles rencontres, tant du vendeur que du broker. Je ne ferais jamais cette activité si particulière, mais je comprends qu’on puisse aimer ça et ils font partie des gens qui vont aider les victimes à surmonter ces drames (il remet d’ailleurs un livre à chaque client adapté à sa situation : comment surmonter le suicide d’un proche, comment faire son deuil…).
Sur la route du retour, je débrieffe Julien et nous échangeons sur ce business, les opportunités, les risques, la zone géographique, les écoles… Il ne classe pas celui-ci dans ses tops, mais cela reste une option possible et il fera peut-être une offre plus tard, le temps de se poser la question s’il est près à faire ça.
De retour à Orlando, j’ai rendez-vous avec un autre couple de clients qui, eux, en sont au stade de la décision finale, après avoir émis une offre sur un business, nous avons fait ensemble toute la procédure de due diligence avec Dalia, la CPA (expert comptable) à qui je confie cette étape cruciale et qui a déjà « sauvé deux de mes clients ». Ces clients touchent au but. Nous évoquons la rédaction du business plan, la fin de la constitution du dossier avec leur avocat en immigration et l’envoi du dossier à l’ambassade des États-Unis de Paris. Je n’ai pas d’inquiétude sur ce dossier, tous les indicateurs sont au vert.
En début d’après-midi, j’ai un rendez-vous via Skype avec un couple qui envisage d’acheter
plusieurs biens immobiliers en Floride pour un investissement locatif. Il y a beaucoup de choses à évoquer avec eux : modalité de détention (LLC ou non), fiscalité, gestion du bien, localisation des biens. Ils en sont au stade de la découverte d’un mode de fonctionnement très différent. Il faudra au minimum un autre entretien Skype et des visites sur place pour qu’ils se décident à passer le pas ou non. Cela ne convient pas à tout le monde, il faut accepter de remettre en cause le fonctionnement qui nous est habituel, « think outside the box » comme disait Steve Jobs.
Dans la soirée, je rejoins à nouveau Julien pour une autre visite, tout aussi originale. Ce soir nous visitons un magasin spécialisé pour les aquariophiles. Ce magasin est leader sur son marché et il cultive ses propres coraux qu’il vend en ligne. Je suis sans voix devant tant de beauté. Je pénètre un monde que je ne connais pas, un monde de passionné. Le vendeur est dans ce domaine et dans ce magasin depuis 15 ans. J’en apprends plus sur les poissons en 1 heure que tout ce que je croyais savoir jusqu’à ce jour. Une affaire
extraordinaire, mais très très spécialisée. Encore deux belles rencontres, mais après un nouveau débrief, devant une bière au bar irlandais du coin (c’est vendredi soir), Julien a des doutes sur leur capacité à appréhender un tel marché de passionné dans le peu de temps de formation qui est prévu après la vente. Il est clair qu’une telle reprise est très risquée sur ce point. Les clients viennent pour l’expertise et même si les salariés sont censés rester, c’est très loin d’être une garantie de succès. J’ai moi-même des fortes réticences sur ce point précis et même si la décision appartient au client, c’est un point délicat à bien cerner dans ce type de transactions.
Voilà une journée comme je les aime. Ce n’est pas tous les jours aussi exaltant. Il y a les heures de route, les gens qui ne viennent pas aux rendez-vous, les business qui, lors de la visite, n’ont rien à voir avec ce qui a été évoqué dans les fiches de vente, les faux chiffres, les vendeurs qui veulent nous faire avaler des (grosses) couleuvres… Il y a aussi, parfois, des clients qu’il faut ramener sur terre : non la vie en Floride n’est pas paradisiaque, oui, il faut travailler beaucoup pour bien vivre, mais oui, dix fois oui, le jeu en vaut la chandelle et j’adore accompagner mes clients dans leurs projets réfléchis, réalistes et si motivants.
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